Jurisprudence

  • Informations concernant l’affaire
    • ID national: 5 W 15/07
    • État membre: Allemagne
    • Nom commun:link
    • Type de décision: Autre
    • Date de la décision: 14/02/2007
    • Juridiction: Oberlandesgericht
    • Objet:
    • Demandeur:
    • Défendeur:
    • Mots clés:
  • Articles de la directive
    Unfair Contract Terms Directive, Article 1, 1. Distance Selling Directive, Article 6, 1.
  • Note introductive
    1. Une note postée sur le site internet d’un magasin sous l’intitulé « droit de rétractation et retour » énonçant que les biens, respectivement les paquets qui n’ont pas été suffisamment affranchis ne seront pas acceptés, peut uniquement être interprétée par le consommateur intéressé au sens que le droit de rétractation et de retour se fait sous condition que le paquet de retour est affranchi, imposant ainsi une responsabilité de payer à l’avance au consommateur. Cela contredit le fait que en vertu de § 357 (2)(2) BGB (Bürgerliches Gesetzbuch - Code civil allemand) le commerçant doit supporter les frais de renvoi en cas de rétractation et retour.
    2. L’interférence avec la concurrence loyale causée par cette clause est capable de fausser la concurrence au détriment des autres concurrents à un degré qui ne peut être considéré comme négligeable.
    3. § 307 BGB est – du moins au regard de la question de la conclusion de contrats soumis aux conditions générales de l’intimé – une disposition contrôlant le comportement du marché en vertu de § 4 no. 11 UWG (Gesetz gegen den unlauteren Wettbewerb – Loi de lutte contre la concurrence déloyale).

  • Faits
    Le demandeur requière une ordonnance du juge interdisant le prétendu comportement anti concurrentiel de l’intimé. L’intimé gère un magasin en ligne sur internet sur lequel (sous l’intitulé « droit de rétractation et retour ») une note énonçait que les biens, respectivement les paquets, qui n’ont pas été suffisamment affranchis ne seraient pas acceptés. De plus, l’intimé a souligné dans ses conditions qu’un contrat serait conclu uniquement par la livraison des biens commandés ou (alternativement) par le récépissé de confirmation de la commande sous forme écrite. Le tribunal régional a rejeté la requête d’ordonnance de cesser et de s’abstenir.
  • Question juridique
    Par la plainte immédiate du demandeur, la cour d’appel de Hambourg a modifié l’ordonnance du tribunal régional et rendu l’ordonnance de cesser et de s’abstenir souhaitée.
    Etant le concurrent direct de l’intimé, l’appelant peut prétendre à des mesures conservatoires sur le fondement de §§ 3, 4 no. 11, 8(1) et (3) no. 1 UWG conjointement avec §§ 312c (1), 312d(1), 355, 356, 357(2) BGB, § 1(1) no. 10 BGB-InfoVO (Verordnungüber informations und Nachweispflichten nach bürgerlichem Recht – ordonnance sur les obligations d’information et les obligations de preuve en droit civil) pour autant que l’intimé met en avant sur sa présence internet sur eBay sous l’intitulé « informations légales » et dans ses conditions générales en lien avec la présence internet sus mentionnée sous l’intitulé « droit de rétractation et retour » que les biens retournés, respectivement les paquets qui n’ont pas été suffisamment affranchis ne seront pas acceptés.
    L’intimé qui agit dans le cadre d’une activité commerciale est obligé par les dispositions mentionnées d’apporter l’information au consommateur, de manière plus spécifique en incluant des informations justes concernant la cadre légal du droit de rétractation et retour pour les parties acquéreurs au contrats de vente à distance (§ 312b BGB). La pratique commerciale de l’intimé de ne pas accepter les biens retournés sur le fondement du droit de rétractation du consommateur, qui ressort de la présence internet de l’intimé, constitue une violation de ses obligations légales. Cela est dû au fait que cet arrangement ne peut être qu’interprété par le consommateur intéressé au sens que le droit de rétractation et retour se fait sous condition que le paquet de retour est affranchi, imposant ainsi une responsabilité de payer à l’avance pour le consommateur. Cependant, cela contredit la formulation non équivoque de § 357(2)(2) BGB, qui dispose que le commerçant doit supporter les frais de renvoi en cas de rétractation et retour. Comme il s’agit d’une des obligations contractuelles de l’entrepreneur de supporter les frais de renvoi en cas de rétractation du contrat, imposer contractuellement cette obligation au consommateur conduit à imposer une responsabilité de payer à l’avance pour le consommateur, qui est incommensurable avec le concept légal formant la base de §§ 320 et s. BGB.
    La violation des obligations d’information de l’intimé découlant de §§ 312c et s. BGB constitue de même une interférence avec la concurrence loyale aux termes du § 4 no. 1 UWG, étant donné qu’il est généralement reconnu que c’est l’une des finalités de §§ 312c et s. BGB de réguler le comportement du marché au meilleur des intérêts de tous les acteurs du marché.
    Contrairement à l’avis du tribunal régional, le comportement anti concurrentiel de l’intimé est capable de fausser la concurrence au détriment des autres acteurs du marché à un degré qui ne peut être considéré comme négligeable. L’évaluation est – d’une part – basée sur la probabilité que les autres concurrents pourraient imiter le comportement de l’intimé au détriment de concurrents respectueux de la loi. De plus, la contrainte financière causée par l’exigence de paiement effectué à l’avance constitue un préjudice direct pour le consommateur. En outre, par cette disposition il doit sembler douteux du point de vue du consommateur d’avoir exercé valablement son droit de rétractation en retournant les biens dans un paquet non affranchis (ou qu’il peut valablement exercer son droit en retournant les biens de cette façon).
    Cette appréciation n’est pas changée par le fait que l’intimé démontre de manière correcte que les frais de renvoi d’un montant de moins de EUR 40 doivent être supportés par l’acheteur (cf. § 357(2)(3) BGB). Cette disposition énonce seulement que dans ce cas là les parties peuvent consentir à un transfert de coûts correspondant. Cela, toutefois, n’autorise pas l’acheteur à rendre, de manière unilatérale, l’exercice du droit de rétractation et retour conditionné à un affranchissement suffisant.
    Le demandeur peut aussi demander des mesures conservatoires sur le fondement de §§ 3, 4 no. 11 UWG conjointement à § 307 BGB pour autant que l’intimé démontre quant à sa présence internet sur eBay et ses conditions générales en lien à la présence internet que les biens retournés respectivement les paquets qui n’ont pas été suffisamment affranchis ne seront pas acceptés.
    La clause pré formulée définissant le moment où un contrat de vente doit être considéré comme conclu entre les parties désavantage de manière déraisonnable et de mauvaise foi le consommateur. Elle est ainsi nulle par § 307(1) BGB. Les ventes d’eBay (incluant les ventes « achetez maintenant ! ») conduites sur le site eBay allemand sont soumises aux conditions générales mises en place par eBay Allemagne. Ces conditions générales contiennent aussi un corps de règles spéciales au regard de la conclusion du contrat auquel les utilisateurs d’eBay (incluant les vendeurs) doivent se soumettre.
    A partir de la masse de contrats de vente conclu sur eBay un certain modèle de contrat a émergé, incluant la détermination du moment auquel le contrat doit être présumé comme conclu entre les parties. Les conditions générales de l’intimé s’écartaient de ce modèle au détriment des consommateurs. Le § 9 des conditions générales d’eBay dispose pour le cas de l’option « achetez maintenant ! » que le contrat est présumé comme conclu aussitôt que l’acheteur fait usage de cette option, c’est à dire, fait sa déclaration d’intention. Par conséquent, l’acheteur est empêché de rendre de manière unilatérale la conclusion du contrat conditionnelle à la livraison des biens commandés ou au récépissé de confirmation de la commande sous forme écrite. Ainsi, la clause standard doit être qualifiée de discriminatoire pour les acheteurs d’eBay, du fait que de leur point de vue la conclusion du contrat n’est pas rendue parfaite avec leur déclaration d’intention mais dépend de l’exécution (postérieure) de la déclaration de volonté de l’intimé bien que l’acheteur ne peut estimer à quel moment cela aura lieu.
  • Décision

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